John Bai estime que nous pouvons prospérer en faisant preuve d’audace, même alors que les tarifs douaniers redéfinissent le paysage mondial.
Alors que les tarifs douaniers américains redéfinissent le contexte commercial et économique dans le monde, bon nombre de gestionnaires de portefeuille, conseillers financiers et investisseurs s’efforcent de trouver la façon la moins dommageable de réagir aux salves de changements de politique commerciale. John Bai, chef des placements et vice-président principal de Placements NEI, a adopté une approche différente, passant d’une stratégie réactive à une approche prospective des occasions à long terme pour le Canada et les investisseurs canadiens.
« Pourquoi gaspiller cette crise mondiale? » demande-t-il. « Plutôt que de nous concentrer sur ce que les États-Unis peuvent faire pour le Canada, pensons à ce que nous pouvons faire pour nous-mêmes. »
M. Bai souligne que la situation du Canada n’était pas des plus reluisante avant l’arrivée des tarifs douaniers. En fait, le Canada est constamment à la traîne de ses pairs du G7 sur le plan de la productivité et du PIB par habitant, avec un marché boursier qui est historiquement et largement éclipsé par celui des États-Unis. Cette situation persiste en dépit du fait que le Canada possède la main-d’œuvre la plus instruite du G7, avec des ressources abondantes, de l’énergie et des minéraux critiques, en plus d’un environnement politique stable.
Aujourd’hui, dans la foulée des bouleversements causés par les tarifs douaniers, il pourrait y avoir une plus grande volonté d’entendre les nouvelles idées, et M. Bai entrevoit un potentiel de politiques qui s’arriment aux forces du Canada et qui procurent des avantages à long terme au pays et aux investisseurs canadiens.
« La croissance de la productivité entraîne une croissance des salaires. La croissance des salaires se traduit par de meilleurs bénéfices. De meilleurs bénéfices engendrent une plus grande prospérité », affirme M. Bai. « Et cela se produit également sur le marché boursier : la croissance des bénéfices des sociétés canadiennes, et par conséquent l’appréciation des cours boursiers des sociétés canadiennes, augmente avec leur productivité. »
M. Bai estime que les politiques visant à améliorer la productivité peuvent avoir une incidence importante sur la trajectoire économique du Canada. Le Canada vise une élimination des barrières commerciales interprovinciales d’ici le 1er juillet, et les recherches du gouvernement canadien donnent à penser que cela ajouterait 200 milliards de dollars à notre économie, un chiffre qui dépasse les prévisions de ralentissement découlant des tarifs douaniers américains.
Trois pressions pourraient motiver la politique commerciale américaine
Parallèlement, les États-Unis font face à au moins trois énormes défis qui pourraient jouer un rôle dans leurs décisions politiques, explique M. Bai.
Premièrement, la dette publique américaine a atteint un niveau critique, dépassant 100 % du PIB pour un total d’environ 36 000 milliards de dollars américains. Des niveaux d’endettement comparables au Portugal, en Grèce et en Italie durant la crise financière mondiale ont entraîné des mesures d’austérité douloureuses. Bien que les États-Unis soient sous l’égide de leur monnaie, qui sert de réserve mondiale et leur donne accès aux marchés financiers, leur dette publique est, sans aucun doute, élevée.
Deuxièmement, les déficits budgétaires américains dépassent ceux de tout autre pays du G7, à environ 7 % du PIB. Entre octobre 2024 et mars 2025, ce déficit a atteint 1 300 milliards de dollars américains. Cette accumulation de déficits budgétaires signifie que les États-Unis augmentent leur dette publique à un rythme d’environ 1 000 milliards de dollars américains par 100 jours, ce qui est insoutenable.
Troisièmement, les paiements d’intérêts sur la dette publique américaine dépassent 1 000 milliards de dollars américains par année. Cela dépasse les dépenses militaires et, au cours des derniers siècles, le fait de payer plus en intérêts sur la dette publique qu’en dépenses militaires a annoncé le déclin de plusieurs pays, dont l’Espagne, la France et le Royaume-Uni.
« Les États-Unis font face à d’énormes défis », affirme M. Bai. « Mais nous ne devrions pas nous concentrer sur ce qu’ils font. Nous devrions plutôt nous concentrer sur ce que nous pouvons faire. »
Trouver de nouvelles voies vers la performance tout en gérant le risque
M. Bai est optimiste à l’égard des occasions qui s’ouvrent aux investisseurs avec l’abaissement des barrières commerciales interprovinciales et la poursuite d’ambitions des sociétés canadiennes à l’échelle nationale et mondiale. Il envisage des investissements stratégiques pouvant faire du Canada un chef de file dans des domaines comme la recherche en STIM, l’IA et l’ingénierie.
« Bon nombre de ces tendances mettront un certain temps avant de percoler jusqu’aux investisseurs, mais nous nous efforçons d’aider les conseillers à tirer parti de l’évolution des marchés et du monde. »
Par exemple, au début de l’année, l’équipe de NEI prévoyait un contexte de marché plus volatil en 2025. Ainsi, dans le cadre de sa nouvelle optimisation annuelle de la répartition stratégique de l’actif, elle a augmenté la pondération des stratégies d’actions à plus faible volatilité, des placements alternatifs, comme une stratégie à positions acheteur/vendeur, et des titres à revenu plus élevé. Ce n’est qu’un exemple de l’horizon d’analyse de l’équipe, qui va au-delà des conditions actuelles du marché pour repérer des occasions et des tendances insoupçonnées.
À l’avenir, M. Bai recommande aux investisseurs d’éviter de surpondérer les titres américains et de chercher à obtenir de meilleures valorisations avec des taux de croissance similaires ailleurs dans le monde. De plus en plus, ces occasions peuvent provenir de sociétés canadiennes.
Pour en savoir plus, consultez le site de NEI ou communiquez avec votre grossiste NEI dès aujourd’hui.