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4 minute(s) de lecture | mai 21, 2025

Rapport l’engagement as : banques canadiennes et américaines

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Réévaluer l’engagement des banques canadiennes et américaines à l’égard de leurs stratégies climatiques à la suite de détachements d’une importante alliance pour la carboneutralité

Résumé :

Réévaluer l’engagement des banques canadiennes et américaines à l’égard de leurs stratégies climatiques à la suite de détachements d’une importante alliance pour la carboneutralité

Les banques jouent un rôle essentiel dans la transition vers une économie sobre en carbone. Les sociétés axées sur le développement de solutions d’énergie propre et celles qui cherchent à transformer leurs activités à forte intensité carbone pour en assurer la viabilité à long terme dépendent du financement bancaire. C’est pourquoi nous sommes préoccupés par le fait que de nombreux prêteurs, en particulier aux États-Unis et au Canada, se sont détachés des alliances pour la carboneutralité et, dans au moins un cas important, ont abandonné leurs cibles de réduction des émissions. Qu’est-ce que cela signifie qu’un secteur aussi important semble ne plus être aussi déterminé à atteindre la carboneutralité?

 

Au début de mars, nous avons envoyé des lettres aux chefs de la direction des six grandes banques canadiennes, ainsi qu’à JPMorgan Chase et à Bank of America, qui constituent notre plus importante exposition en portefeuille dans le secteur bancaire. Les lettres soulignaient à quel point il est essentiel que les banques poursuivent leurs efforts pour gérer les risques climatiques dans le cadre de leurs activités de prêt, de financement et de placement, compte tenu des risques importants auxquels elles sont exposées et de leurs répercussions sur la stabilité financière en général, malgré leur départ de l’alliance bancaire Net Zéro (NZBA) au cours des derniers mois. Au moment d’écrire ces lignes, nous avons tenu des rencontres avec BMO, CIBC, RBC et JPMorgan.

 

Nous cherchions à déterminer si et comment ces sociétés ont l’intention de continuer à mettre en œuvre leurs stratégies climatiques après avoir quitté la NZBA, compte tenu de l’évolution de la réglementation et de la situation politique. Jusqu’ici, la réponse est positive. Les sociétés avec lesquelles nous nous sommes entretenus ont toutes réaffirmé leurs engagements et le maintien de leurs cibles en matière de climat. Elles entendent continuer de publier chaque année les données relatives à leurs émissions, conformément aux pratiques exemplaires du secteur, et de rendre compte des progrès réalisés par rapport aux cibles intermédiaires, mais ont précisé que les cibles sont revues régulièrement et qu’elles peuvent changer. En outre, elles restent déterminées à accompagner leur clientèle à suivre leurs propres plans de transition, en accordant la priorité aux secteurs à forte intensité d’émissions.

 

Les banques ne voient plus la même valeur à leur participation à la NZBA. Depuis leur adhésion à l’initiative, elles ont acquis une expertise interne en matière d’établissement de cibles, à un point tel qu’elles croient maintenant être en mesure de gérer leur stratégie et leurs progrès de façon indépendante. JPMorgan, en particulier, continue de voir des occasions commerciales dans la transition énergétique et veut être la banque de choix pour la clientèle qui s’efforce de décarboniser.

 

Par ailleurs, Wells Fargo a abandonné ses cibles de carboneutralité. Dans un communiqué, le prêteur a mentionné des conditions indépendantes de sa volonté qui n’ont pas évolué au rythme nécessaire, comme les politiques publiques, le comportement des consommateurs et les changements technologiques qui permettraient à la clientèle d’adopter rapidement des modèles d’exploitation à faibles émissions. À notre connaissance, Wells Fargo est la seule grande banque américaine à avoir agi en ce sens publiquement. Nous n’avons pas encore rencontré la banque pour discuter de ses intentions à l’égard de sa stratégie climatique.

 

Le système de publication d’information au Canada a également réorienté l’attention des banques canadiennes. Les banques nationales sont assujetties à une nouvelle obligation de production de rapports en vertu de la ligne directrice B-15 du Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) sur la gestion des risques climatiques. La règle exige la production d’un nombre important de rapports liés au climat que les sociétés américaines ne sont pas tenues de produire, et qu’elles ne seront peut-être pas tenues de produire avant un certain temps, en raison de la diminution des efforts de communication des facteurs ESG chapeautés par la Securities and Exchange Commission des États-Unis. La ligne directrice B-15 exige plus de précision et se fonde sur un ensemble d’attentes différentes de celles de la NZBA.

 

Les banques canadiennes poursuivent leurs efforts pour comprendre et intégrer le degré de préparation de la clientèle. BMO a mené un projet pilote dont elle a l’intention d’élargir la portée cette année, et nous l’avons encouragée à en communiquer les résultats et à établir des cibles d’engagement de la clientèle. La TD et RBC sont plus avancées dans ce domaine, mais la Banque CIBC fait également des progrès grâce à un modèle récemment élaboré qui lui permet d’évaluer le degré de préparation à la transition de sa clientèle du secteur pétrolier et gazier.

 

Une mesure financière qui a pris de l’importance au cours des dernières années est le ratio de financement relatif à l’approvisionnement en énergie. Le ratio mesure la part du financement consacré aux initiatives d’énergie propre par rapport aux combustibles fossiles traditionnels, bien qu’il n’existe pas encore de méthodologie standard pour la calculer. Le ratio vise à donner une indication de l’échelle et du rythme auquel une banque réoriente des capitaux vers la transition énergétique. JPMorgan a été la première à publier son ratio et sa méthodologie en novembre 2024, tandis que Citigroup, RBC et la Banque Scotia se sont engagées à communiquer les leurs. Une demande à cet effet a fait l’objet d’un vote lors de l’assemblée générale annuelle de cette année des autres banques canadiennes, grâce aux propositions des actionnaires. Le soutien des investisseurs à la communication de cette mesure allait d’environ 32 % à 38 %, un résultat important qui montre que les investisseuses et investisseurs souhaitent fortement connaître ces données. Pour mettre les choses en contexte, BloombergNEF a indiqué en janvier que le ratio mondial de financement relatif à l’approvisionnement en énergie en 2023 était de 0,89:1, ce qui signifie que pour chaque dollar investi dans le financement des combustibles fossiles traditionnels, 89 cents ont été investis dans l’énergie propre.

 

Un risque important pour la transition énergétique canadienne que nous surveillons de près est le bouleversement des relations commerciales avec les États-Unis. Afin d’atteindre une plus grande indépendance énergétique au pays, les sociétés pétrolières et gazières plaident en faveur d’une augmentation des investissements et du développement des combustibles fossiles traditionnels. Si cela se concrétise, comment évolueront les entreprises et les plans de décarbonisation du gouvernement? Cette situation a des répercussions sur les cibles et les engagements à l’échelle de l’économie, et les banques se retrouveront au centre de ces enjeux.

 

Étapes suivantes : Nous continuerons de rencontrer les banques canadiennes et américaines et d’examiner leurs rapports sur le climat pour examiner si elles maintiennent leurs cibles de carboneutralité et pour assurer le suivi de leurs progrès à cet égard.

 

* Au moment de la publication de cet article, nous avons appris dans le plus récent rapport sur le développement durable de RBC que la société ne publiera pas son ratio de financement de l’offre énergétique comme elle s’était engagée à le faire auparavant, en raison des incertitudes législatives entourant les récentes modifications à la Loi sur la concurrence. Toutefois, la section détaillée sur la méthodologie dans le rapport nous montre que RBC a déployé de grands efforts pour élaborer cette mesure, et la banque affirme qu’elle continuera d’en faire le suivi à l’interne. Le rapport sur le développement durable indique également que RBC met fin à son engagement en matière de finance durable. Nous continuerons de surveiller toutes les banques pour connaître leur intention de communiquer l’information liée au climat, dans ce contexte réglementaire et politique incertain.

 

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Le présent rapport est fondé sur les dossiers de NEI ainsi que sur les recherches et les impressions recueillies lors de ses activités d’engagement auprès des sociétés. À moins d’indication contraire, aucune société indiquée dans le présent rapport n’a examiné son contenu avant sa publication. Nous reconnaissons que les progrès réalisés par les sociétés sur les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance sont attribuables à de multiples facteurs et non pas uniquement à l’influence de NEI.

 

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