Encourager Nutrien et Corteva à améliorer la transparence et à continuer d’innover en vue de réduire les produits chimiques dangereux
Les principales sociétés de fabrication de produits chimiques, dont 3M, DuPont et Corteva, ont déboursé des milliards de dollars dans le cadre des contestations judiciaires concernant les risques que posent les « produits chimiques éternels » pour la santé. Les amendes totales de 13 G$ US imposées aux trois sociétés représentaient à elles seules 9 % de la capitalisation boursière à la fin de 2024[1]. Afin d’aider les sociétés à atténuer les risques juridiques et d’atteinte à la réputation, et pour lutter contre les impacts à long terme de ces produits chimiques sur les personnes et l’environnement, NEI exhorte certaines de ses sociétés en portefeuille à prendre des mesures.
Nous nous sommes joints à l’Investor Initiative on Hazardous Chemicals (IIHC) en 2024. Notre objectif est d’encourager les sociétés dans lesquelles nous investissons à déterminer leur exposition potentielle aux produits chimiques dangereux et à enquêter sur celle-ci, y compris aux substances perfluoroalkyliques et polyfluoroalkyliques (PFAS) dans leur chaîne de valeur, à accroître la transparence dans leur chaîne d’approvisionnement et à contribuer aux innovations permettant de créer des solutions de rechange plus sûres. Les PFAS sont qualifiés de produits chimiques éternels, car ils sont extrêmement difficiles à éliminer. Une fois dans le corps, il n’y a pas de moyen connu de les retirer. Parmi les divers problèmes de santé qui y sont associés, ils sont notamment liés à un taux de cholestérol plus élevé, à un système immunitaire affaibli et au cancer[2].
Par l’intermédiaire de l’IIHC, NEI est l’investisseur principal pour l’engagement de Nutrien et un investisseur de soutien pour l’engagement de Corteva. Nous avons rencontré les deux sociétés au premier trimestre pour assurer le suivi d’une lettre envoyée par l’IIHC en novembre 2024, et nous prévoyons continuer de les rencontrer chaque année.
Corteva Agriscience, qui faisait auparavant partie de DowDuPont avant que cette société ne soit scindée en deux, fait partie des sociétés initialement visées par des procès américains concernant la contamination par PFAS, habituellement en lien avec l’eau potable. À notre connaissance, Nutrien n’est pas concernée par les PFAS, mais le risque réglementaire et juridique augmente dans ce secteur, ce qui explique notre engagement proactif auprès de la société. Il convient de noter que les fabricants de produits chimiques font face à de nombreux défis en raison des différences régionales (la définition des produits chimiques dangereux, les quantités autorisées, les exigences relatives à l’information à fournir, les répercussions juridiques) puisqu’il n’y a pas de normalisation dans l’ensemble des territoires.
Nos trois objectifs d’engagement sont conformes aux demandes que l’IIHC fait aux sociétés. Nous voulons qu’elles augmentent la transparence en dévoilant la part des revenus et du volume de production associée aux produits chimiques dangereux (ou aux produits qui en contiennent), qu’elles publient un plan assorti d’échéances détaillant l’élimination progressive de leur utilisation de ces produits chimiques, qui comprend une feuille de route réaliste et des indicateurs de rendement clés, et nous voulons qu’elles mettent au point des solutions plus sécuritaires et qu’elles publient une cible et une stratégie pour 2030[3].
L’un de nos points de référence pour nos engagements avec les sociétés chimiques est le rapport ChemScore, produit par l’International Chemical Secretariat, connu sous le nom de ChemSec. ChemSec est un organisme sans but lucratif qui plaide en faveur du remplacement des produits chimiques toxiques par des solutions de rechange plus sûres. Son rapport présente un classement des 51 principaux producteurs de produits chimiques au monde, dans le cadre de son travail visant à réduire leur empreinte chimique[4]. Après avoir rencontré les deux sociétés et examiné leurs notes ChemScores, notre première impression est que Nutrien et Corteva font le travail nécessaire pour élaborer des solutions plus sûres, mais qu’il reste encore beaucoup à faire.
Par exemple, Nutrien a mis en place un programme pour évaluer ses produits et elle est convaincue que ses principaux engrais ne contiennent pas de PFAS. Si l’on découvrait qu’un produit contient des PFAS, elle travaillerait avec le fournisseur sur une reformulation et/ou mettrait le produit de côté. Nutrien s’efforce d’aligner ses produits sur ses engagements en matière de durabilité et est également membre de Change Chemistry, un groupe qui tente de rendre les produits chimiques largement disponibles sur le marché plus sûrs et durables[5].
Étapes suivantes : Nous examinerons le rapport de Nutrien sur le développement durable de 2024 qui vient d’être publié afin d’évaluer la communication progressive de l’information sur les produits chimiques dangereux. Nous continuerons également de rencontrer nos pairs de l’IIHC pour discuter des résultats de l’engagement et des mesures prévues pour le reste de l’année.
Communiquez avec votre conseillère ou conseiller dès aujourd’hui pour savoir comment investir de façon responsable peut vous aider à atteindre vos objectifs.
1. 3M Settlement with Public Water Suppliers (en anglais); DuPont Settlement (en anglais)
2. EPA sur les risques des PFAS (en anglais)
3. Informations sur l'IIHC (en anglais)
4. Rapports ChemScore (en anglais)
5. Change Chemistry (en anglais)