Category: insight
5 minute(s) de lecture | septembre 26, 2022

Cinq mythes sur l’investissement responsable

  • ESG
Malgré l’essor rapide de l’investissement responsable, il existe encore des idées fausses au sujet des risques et des occasions.
Sommaire :

NEI examine ici certains des mythes tenaces qui entourent les fonds durables, ainsi que le résultat des études sur le sujet. 

L’investissement durable sous la loupe

À l’heure où les défis colossaux que le monde doit relever sur les plans environnemental, social et économique apparaissent de plus en plus clairement, un nombre croissant d’investisseurs veulent des solutions qui reflètent leurs valeurs et contribuent aux changements qu’ils considèrent comme importants, en plus de faire fructifier leur patrimoine. Certains doutes persistent pourtant au sujet de la valeur et de l’efficacité des placements assortis d’une mission.

 

Par exemple, dans un sondage auprès des investisseurs mené par l’Association pour l’investissement responsable (AIR) en 2021, environ 69 % des répondants ont déclaré qu’ils ont peu ou pas du tout de connaissances sur l’investissement responsable (IR), tandis qu’un sondage auprès des conseillers réalisé par l’AIR indique que beaucoup d’entre eux surestiment leur connaissance du sujet.

 

Nous vous présentons ci-dessous certains mythes courants entourant l’IR et les résultats des études récentes menées sur le sujet :

 

MYTHE No 1 : L’IR est une mode passagère

 

Autrefois perçu comme un créneau spécialisé ou un ajout souhaitable aux portefeuilles de placement traditionnels, l’investissement durable assorti d’une mission plus large que la création de richesse a été intégré par de nombreux investisseurs de détail et institutionnels, ce dont témoignent les rentrées de capitaux records engrangées par les stratégies d’investissement responsable.

 

Selon la Global Sustainable Investment Alliance (source disponible en anglais seulement), les stratégies d’investissement durable ont crû de 15 % en deux ans pour atteindre 35 300 milliards de dollars US en 2020, soit environ 36 % de l’ensemble des actifs gérés professionnellement sur les principaux marchés mondiaux. Cet essor est particulièrement marqué au Canada, où l’actif investi dans les stratégies d’investissement durable a bondi de presque 62 % durant la même période de deux ans.

 

Plusieurs tendances semblent indiquer que la prise en compte des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans les décisions de placement est là pour de bon. Par exemple, le nombre de signataires des Principes pour l’investissement responsable (PRI) (source disponible en anglais seulement) soutenus par les Nations Unies continue de croître de façon exponentielle, alors que la durabilité est devenue un critère de base pour de nombreux investisseurs institutionnels, dont d’importants régimes de retraite publics au Japon, au Canada et aux Pays-Bas, entre autres. Et à mesure que les investisseurs de détail et leurs conseillers financiers prennent de plus en plus conscience des avantages de l’IR, cette approche devrait poursuivre son essor.

 

MYTHE No 2 : Les investisseurs responsables sacrifient le rendement

 

On a longtemps cru que les stratégies d’investissement responsable donnaient de moins bons résultats que leurs homologues traditionnelles; or, de plus en plus de preuves empiriques montrent que les placements ESG ont tendance, à plus long terme, à dégager des rendements semblables – voire supérieurs – à ceux des stratégies comparables. La gestion du risque pour les investisseurs étant une dimension essentielle de l’investissement ESG, il est logique que les entreprises qui prennent l’initiative de relever certains des plus grands défis mondiaux dans un contexte socioéconomique et réglementaire en rapide mutation enregistrent également de bons résultats financiers.

 

En 2019, l’Institute for Sustainable Investing de Morgan Stanley a publié une étude (source disponible en anglais seulement) comparant le rendement et le risque de fonds communs de placement et de fonds négociés en bourse (FNB) axés sur les facteurs ESG à ceux de leurs homologues traditionnels. Conclusion : « Par rapport aux fonds traditionnels, les fonds durables n’obligent pas à faire de compromis sur le plan du rendement financier et affichent un risque de baisse moindre. » L’étude a également révélé des preuves statistiques solides attestant que les fonds durables sont plus stables durant les périodes de volatilité extrême.

 

De nombreux investisseurs continueront d’investir dans les stratégies d’IR, quels que soient leurs résultats, parce qu’ils sont fermement convaincus d’améliorer ainsi le monde, mais d’autres seront encouragés par les études montrant qu’ils peuvent également « bien faire en faisant le bien » – et contribuer à l’essor continu du secteur.

 

MYTHE No 3 : Les stratégies d’IR offrent des options de placement limitées

 

Par le passé, les stratégies d’investissement socialement responsables étaient réputées pour simplement éviter les « pires » secteurs du marché, comme les armes illégales et le tabac, et privilégier les chefs de file des facteurs ESG et les projets socialement progressistes.

 

Même si les stratégies d’exclusion existent toujours, l’investissement responsable englobe aujourd’hui un éventail d’approches plus large. Il peut par exemple consister à investir dans les meilleurs exploitants de leur catégorie, ou autour de certains thèmes touchant à la responsabilité sociale ou environnementale. Certaines stratégies d’IR excluent des secteurs entiers, comme les combustibles fossiles; d’autres visent plutôt à améliorer les choses en investissant dans les producteurs d’énergies fossiles et en dialoguant avec eux pour les orienter vers des sources d’énergie plus durables, ou encore, dans des entreprises qui promeuvent des technologies facilitant la transition à des sources d’énergies plus propres. 

 

En raison de l’essor de l’IR, le choix de titres offerts aux investisseurs responsables ne cesse de s’élargir. Étant donné que l’évaluation des entreprises intègre de plus en plus les facteurs ESG, celles-ci adoptent des pratiques durables plus contraignantes afin d’attirer les capitaux. Tout dépendant des objectifs du mandat, les investisseurs responsables intègrent davantage de catégories d’actifs à leur portefeuille : actions de sociétés ouvertes ou fermées, obligations de sociétés, obligations souveraines, sans oublier les obligations liées à la durabilité (source disponible en anglais seulement), qui réduisent le coût d’emprunt si l’émetteur respecte certaines cibles.

 

MYTHE No 4 : Les investisseurs responsables paient des frais beaucoup plus élevés

 

En raison des ressources supplémentaires nécessaires pour évaluer les risques et les occasions en fonction des critères ESG, on suppose souvent que les stratégies d’IR sont plus chères que les fonds gérés traditionnellement. Certains placements et stratégies d’impact faisant appel à l’engagement auprès des sociétés et à la défense des intérêts des actionnaires peuvent effectivement comporter des frais de gestion plus élevés.

 

Toutefois, grâce à l’essor du secteur, de plus en plus de fonds d’IR profitent d’économies d’échelle et peuvent remplir les exigences énoncées dans leur prospectus sans exiger de frais supplémentaires. Grâce à la large disponibilité des notations liées aux facteurs ESG et des analyses de tiers, la plupart des fonds d’IR n’investissent plus dans des actions ou des obligations ne faisant l’objet d’aucun suivi. Ils peuvent au contraire mettre à profit l’analyse des titres et les outils de notation existants pour prendre des décisions de placement éclairées. Par ailleurs, les organismes de réglementation exigent de plus en plus d’information au sujet des facteurs ESG pour aider les gestionnaires de placements à trouver des occasions et à gérer le risque. 

 

MYTHE No 5 : On ne peut pas mesurer l’impact réel de l’IR

 

Craignant que les entreprises et les émetteurs exagèrent leurs prétentions écologiques – procédé qualifié d’« écoblanchiment » –, beaucoup d’investisseurs se tiennent loin des stratégies de placement ESG, dont ils se demandent si elles ont vraiment les effets positifs prévus. Un contrôle préalable rigoureux reste essentiel, mais les investisseurs peuvent se réjouir du fait que les autorités en valeurs mobilières obligent de plus en plus les entreprises à fournir davantage d’information au sujet des facteurs ESG, ce qui rehausse la crédibilité du secteur. Au Canada, les Autorités canadiennes en valeurs mobilières projettent d’exiger des sociétés ouvertes qu’elles fournissent de l’information liée au changement climatique, tandis qu’aux États-Unis, la Securities and Exchange Commission envisage d’obliger les sociétés ouvertes à fournir des renseignements uniformes sur les risques liés au climat.

 

S’agissant de l’investissement ESG, une autre difficulté consiste à quantifier l’« importance » des initiatives en matière de durabilité pour les résultats de l’entreprise. Par exemple, il est beaucoup plus facile pour une entreprise de fournir des données sur le taux de roulement du personnel que d’attribuer une valeur monétaire à l’impact de ce roulement sur ses activités.  

 

À l’heure où les investisseurs et les autres parties intéressées – dont les employés, les clients et les partenaires – attachent de plus en plus d’importance aux enjeux de durabilité, un nombre croissant d’études (source disponible en anglais seulement) montrent comment les facteurs ESG peuvent améliorer les rendements financiers et réduire les risques. Les entreprises qui privilégient des pratiques durables sont généralement bien gérées, pensent à long terme et trônent en tête de leur secteur. Elles sont également bien placées pour augmenter la valeur de leur marque, améliorer leur efficacité, exercer un pouvoir de fixation des prix et rehausser leurs marges bénéficiaires. Une entreprise qui tente d’améliorer sa performance environnementale en réduisant par exemple son recours aux emballages de plastique pourrait dans un premier temps voir ses coûts augmenter, mais sera au bout du compte récompensée par le marché pour ses efforts.

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